Vous avez été victime ?

 

Témoignages

C’était il y a 12 ans, j’avais 21 ans et j’étais un peu perdue. Ma maman était très malade, atteinte d’une tumeur au cerveau, elle décédera 1 an plus tard. Ma famille souffrait, j’avais déjà quitté la maison pour mes études et c’était difficile de ne pas être à leurs côtés.
Je venais de rencontrer mon petit copain mais il devait s’absenter la semaine pour son travail et je me sentais très seule. J’avais l’impression que mes copines de la fac ne me comprenaient pas, je cherchais à côtoyer des adultes.
C’est comme cela que j’ai connu celui qui allait me violer quelques mois plus tard. Il faisait partie de mon groupe « d’amis plus âgés »…avec le recul je dirais que la plupart de ces gens étaient malsains, et moi certainement trop naïve.
Un soir, après avoir passé le début de la soirée dans un restaurant où nous avions nos habitudes, le groupe décide d’aller danser en boîte de nuit. Nous faisons 2 voitures, je monte avec 2 « amis », dont l’un d’eux, mon violeur, dit qu’il doit passer chez lui pour se changer avant de sortir.
Finalement, ils décident de rester dans l’appartement, nous discutons un bon moment, j’ai tellement confiance que rien ne m’alerte jusqu’au moment où l’autre personne dit qu’il va s’absenter pour aller à l’épicerie de nuit. Il ne reviendra pas.
Au bout de 5 minutes je dis que je vais partir. Et là je me retrouve rapidement coincée contre le mur où je prends un coup de tête. Mon nez explose et je perds connaissance. Mon violeur me traîne par les pieds jusqu’au milieu de la pièce, je suis « groggy », incapable de résister, mais je commence quand même à crier, à appeler au secours.
Je prend alors de grandes claques dans la figure, des coups de pieds et de poings pour me faire taire. La nuit va être très longue, tout mon esprit est tendu vers le seul but de me sortir de là vivante. Il faut que je réfléchisse vite, que je prenne les bonnes décisions.
Encore sonnée par les coups, je tente de négocier, ce qui accroît la fureur de mon agresseur qui me frappe à nouveau et me mord le sexe, met ses doigts à l’intérieur de moi. Je tente de me relever, il projette ma tête contre le montant de la mezzanine. Il m’enlève mes lunettes et les jette dans un coin de la pièce, je suis terrorisée car je ne vois plus rien.
Je lui parle de sa fille, qui a le même âge que moi, je lui dis qu’il ne peut pas trahir ma confiance, que c’est trop grave, qu’il peut encore me laisser partir…
Alors qu’il semble fléchir un peu, je prétexte l’envie d’aller aux toilettes, qui sont situées près de la porte de l’appartement. Je repère mon manteau, prête à m’enfuir dans la rue nue sous ce manteau. J’ai la main sur le verrou quand il m’attrape par l’épaule et me traîne dans l’appartement, me frappe à nouveau.
Je suis épuisée, je n’ai plus d’idées, et surtout j’ai peur de mourir sous les coups.
Je le supplie alors d’au moins utiliser un préservatif, ce qu’il ne fera pas.
Je m’absente de cette pièce, il ne reste que mon enveloppe, je ne suis plus là, je n’existe plus, je ne sens pas son souffle, je n’entend pas sa voix, il ne m’arrive rien, je suis en mille morceaux.
Et pourtant chaque petit bout de moi crie que je dois m’en sortir vivante.
Il se retire.
Je lui dis très calmement de me rendre mes lunettes et mes vêtements qu’il a éparpillés un peu partout.
Il dit qu’il va me raccompagner.
Je ne refuse pas de peur que cela le mette en colère et qu’il me frappe à nouveau.
Nous sortons dans la rue, c’est le petit matin, cette nuit a été longue, je croise mon reflet dans une vitrine, mon visage est tuméfié et ensanglanté. Les gens partent travailler. Personne ne s’arrête, comme personne n’a entendu mes cris cette nuit.
J’arrive en bas de chez moi, fais semblant de monter le temps que mon agresseur parte, et je redescends pour appeler une amie depuis une cabine téléphonique. Je ne parviens pas à lui expliquer les longues heures de la nuit, elle doit partir travailler.
Je parcours le centre ville sous la pluie et sonne chez une amie, elle n’est pas là, une deuxième, pas là non plus. La troisième porte s’ouvre, je ne peux pas parler mais mon amie chauffe de l’eau pour le thé et me dis de me mettre sous sa couette.
Je prononce le mot, elle me dit que je dois porter plainte, je refuse et nous partons à la fac.
Mais je ne suis pas à ma place et mon corps me fait mal.
Nous partons à l’hôpital.
Le nez cassé.
La mâchoire fracturée.
Des ecchymoses partout.
Je suis en bouillie.
Ca me met en colère ces fractures, ces traces, ces marques, il n’avait pas le droit de laisser des empreintes que je peux voir, que les autres peuvent voir, des empreintes qui disent que j’ai été violée.
C’est ce qui me décide à porter plainte.
La police.
La nuit.
Nous sommes trop « petites » mon amie et moi, c’est trop dur, nous avons peur.
L’hôpital pour l’examen gynécologique.
A nouveau la police.
A nouveau l’hôpital, un autre hôpital, pour des prises de sang parce qu’il n’a pas mis de préservatif. On me dit que je vais avoir un traitement préventif pour le VIH, et on me donne aussi des cachets pour dormir.
Il est arrêté le lendemain grâce à mes indications.
J’ai porté plainte en me portant partie civile, j’ai pris un avocat, subi tout un tas d’examens, fais face à des gens plus ou moins compréhensifs, mais j’ai eu la chance de croiser quelques personnes plus que professionnelles, humaines.
Il est allé en prison.
On a reconnu que j’étais une victime.
J’ai été soutenue par mes amis proches; j’ai menti à ma famille pour les protéger, eux qui vivaient déjà un drame; j’ai abandonné mes études, incapable d’affronter les autres, persuadée que j’étais trop bête; j’ai hurlé à la mort, comme un animal, j’ai voulu disparaître, je me suis sentie brûler quand on me touchait; j’ai développé des TOCs, éteindre les lumières, me laver les mains, vérifier, tout vérifier, tout le temps, pleurant de rage parce que ça ne s’arrêtait pas et que j’y passais mes journées.
J’ai voulu disparaître.
J’ai voulu disparaître.
Ou alors qu’on ne me regarde plus.
Alors j’ai mangé.
Beaucoup.
En me disant que cela allait me protéger.
Ma maman est morte.
Notre famille a implosé.
Tout est allé de travers.
J’étais là sans être là, je me suis oubliée, mise en danger pour mieux vérifier que je pouvais contrôler les choses, je me suis abandonnée, plus de dentiste, plus de gynéco, des problèmes de vue et de peau, des troubles du comportement.
Mais je n’étais pas morte.
Alors un jour, des années après (années durant lesquelles j’avais tout de même repris mes études et obtenu mon diplôme, trouvé du travail, eu des petites histoires de coeur, des bonheurs, de nouveaux amis, repris la danse, déménagé…), je suis allée consulter un psychologue.
Il était temps pour moi de parler.
Ca n’était pas facile, et j’avais très peur. Peur de ne plus pouvoir m’arrêter de parler, d’être submergée par les mots de mon histoire à en devenir folle, peur que le monstre tapi au fond de moi, et que je faisais taire depuis si longtemps, ne me terrasse définitivement.
C’est le contraire qui s’est passé, j’ai peu à peu déroulé le fil, le psychologue m’a aidée à comprendre, cela m’a encouragée à me fixer des objectifs: m’occuper de moi, aller chez le dentiste, chez le gynéco, consulter une nutritionniste…et puis faire connaissance avec moi-même! Retrouver la jeune femme que j’aurais dû devenir depuis longtemps.
Je me suis dit bonjour!
J’ai retrouvé la vue.
Retrouvé mes colères, ma capacité à m’indigner, à m’engager, à dire ce que je pense.
Retrouvé la fragilité, ma douceur, ma sensibilité aussi.
Compris que cela n’était pas dangereux d’être soi et de se sentir vivante.
La plus longue nuit de ma vie est derrière moi, mais mon identité s’est aussi construite avec cette histoire que vous venez de lire.
Nous sommes dans la vie, allez les filles!

Marie

J’ai été violée à 16 ans et ai gardé ce poids pendant des années, sans même m’avouer à moi-même ce qu’il s’était passé. Il y a deux ans, soit 8 ans plus tard, j’ai voulu porter plainte mais je ne connaissais pas le nom de mon agresseur. La police s’attendait à ce que je recontacte moi-même mon ancienne meilleure amie qui avait été témoin de mon agression et que je n’ai pas revue depuis, mais c’était trop dur pour moi, et la police a classé l’affaire. Le pire c’est que je suis persuadée que mon agresseur n’a même pas réalisé qu’il me violait, pourtant je criais NON!!! et j’essayais tant bien que mal de le repousser mais lui continuait. J’en fais toujours des cauchemars… Et puis, ce fardeau je vais devoir le porter toute seule à vie car même le peu de gens à qui j’en ai parlé ne comprennent pas, je peux lire le doute dans leurs yeux… même dans les yeux de ma mère… Moi aussi j’aurais préféré que ça ne m’arrive jamais…

Diane

C’était à 16 ans, mon petit copain me forçait à avoir des relations sexuelles, ça a duré trois ans jusqu’à que je comprenne que c’était pas normal .J’ai dû prendre en compte mes douleurs physiques à partir du moment où c’était plus tenable… Un jour j’espère tout ira mieux.

B.

Pendant des années, j’ai été traitée comme une moins que rien, aucune considération ni pendant mes grossesses ni quand j’étais malade, et après plus de 15 ans de vie commune, j’ai commencé à parler de divorce et tout décupler en menaces de suicide, de menace de laisser sans rien, bref le cauchemar, il a commencer à exiger plus de rapports considérant cela comme normal étant donné que j’étais sa femme, et un jour malade comme pas possible je me suis refusée àlui et çà été pire qu’un cauchemar car le cauchemar était là depuis le mariage, il me prend sans considération, fait sa petite affaire malgré ma résistance, mes pleurs et mes supplications, se retourne, s’ndort et me laisse dans mon désarroi, je me suis sentie salie, et encore aujourd’hui malgré notre séparation j’ai le droit aux insultes,il me salit auprès de tout le monde, finalement le fait de faire partie de la vie de quelqu’un équivaut presque à se condamner à vie à ses quatre volonté en toute impunité, il devrait y avoir une loi qui l’interdit mais qui soit applicable aussi, car interdire ne signifie rien quand elle n’est pas applicable.

C.

J’ai jamais vraiment été studieux et toujours assez rebelle… À mes 13 ans, mes parents, pour me remettre dans le droit chemin, ont donc pris l’initiative de me mettre en internat dans le fin fond des Ardennes.
Là-bas, par une belle journée de printemps, j’ai décidé avec 2 de mes camarades de classe de sécher une heure d’étude… Dans une pièce vide, à l’abri des surveillants, nous nous sommes cachés et là, mon cauchemar a commencé. Les deux élèves qui m’accompagnaient, m’ont mis à terre, il y en a un qui me tenait pendant que l’autre essayait de faire rentrer sa saloperie dans ma bouche!!! Ça a été interminable… Le problème, c’est qu’après ça, ils ont commencé à s’en vanter dans l’école, jusqu’au jour où le directeur a été mis au courant. On pourrait penser que l’histoire se termine bien là?!? Et ben non!!! Nous avons été tout les trois à la direction. Après leur avoir passé un savon, Ils ont reçu une punition, écrire à tout les temps la phrase: « respecter ses camarades de classe » jusqu’à ce que l’année scolaire se termine. Quant à moi, j’ai eu aussi droit à tout un tas de remarques et à la sanction d’écrire à mon tour: « ne provoquer pas ses camarades de classe ». Jusqu’à la fin de l’année, dans ma chambre comme un con, j’ai exécuté mon châtiment et comme un gros pigeon lorsque j’ai rendu la punition au responsable, non seulement, il l’a directement jetée dans la poubelle mais en plus de ça j’avais été le seul à l’avoir faite.
Aujourd’hui, 14 ans plus tard, je suis un garçon homosexuel qui culpabilise toujours… On ne peut pas dire que je sois psychologiquement normal… Et ma vie sexuel est un véritable calvaire!!!
Le viol n’est pas uniquement une histoire de femmes, il peut être aussi celui d’un enfant, un adolescent et aujourd’hui celui d’un homme…

Jonathan

Le souvenir du viol dont j’ai été victime m’est revenu il y a un an, alors que je faisais la vaisselle chez moi. Cette pensée, soudain, comme un voile qui se déchire : « Mais… il m’a violée !! » Et puis la perplexité : d’où me « sortait » cette histoire incongrue ? Est-ce que j’inventais ce souvenir ? Mais au fil des semaines, tout est remonté, le lieu, les circonstances, les paroles échangées. Je n’inventais pas. Il s’agissait bien de souvenirs distincts que j’avais refoulés parce que je ne pouvais pas accepter que cela me soit arrivé, parce qu’à ce moment-là de ma vie je n’étais pas capable de faire face à un viol. Je n’ai donc pas fait ce que j’aurais du faire : aller voir un médecin, porter plainte, faire sortir cet homme de ma vie. Au lieu de ça, j’ai tout ravalé (je suis d’ailleurs devenue boulimique pour mieux étouffer et tasser au fond de moi ce souvenir), je n’en ai parlé à personne et j’ai même « oublié ». Il a fallu une thérapie pour que le souvenir arrive à remonter pour me claquer à la figure. Ironie du sort : si le souvenir est très net, je ne parviens pas à être certaine de la date (printemps ou automne 2001 ?), en tout cas, trop tard pour porter plainte…
C’est arrivé chez moi. C’était un dimanche matin. Mon petit ami avait dormi chez moi et quand je me suis lentement réveillée, il me regardait. Après les salutations d’usage, il me fit comprendre qu’il avait envie de faire l’amour. Je lui ai dit que je n’avais pas envie, que je voulais me réveiller lentement, en douceur, profiter du moment, me rendormir peut-être. Il s’est rapproché, m’a embrassée tout en collant son corps contre le mien et en commençant à caresser ma poitrine. Je lui ai répété que je n’avais pas envie de faire l’amour. Il a continué. Je l’ai repoussé, pas très fort (je ne pensais pas que c’était nécessaire, j’avais déjà clairement dit non deux fois) et me suis détournée. Il s’est à nouveau complètement collé à moi. Nous étions nus tous les deux et je sentais son sexe en érection contre mes fesses. Je lui ai demandé d’arrêter, dit que je n’avais pas envie de faire l’amour. Je le lui ai dit en me retournant et il s’est glissé sur moi. Il m’a écrasée du poids de son corps et il a saisi mes bras pour les plaquer sur le matelas, le long de mon corps. Je me suis tortillée pour qu’il arrête mais il continuait. A force de gigoter, il a réussi à écarter mes jambes avec les siennes et très vite il m’a pénétrée.
J’étais pétrifiée. Je crois que je refusais déjà de croire ce qui se passait. C’était juste impossible. J’avais dit non plusieurs fois, je l’avais repoussé, je m’étais débattue et il ne m’avait pas entendue. Ou il s’en foutait, obnubilé par son désir à lui. Je ne pouvais rien faire, plaquée contre le matelas, les bras maintenus le long du corps. J’ai refusé qu’il m’embrasse, détourné la tête et je crois que c’est à ce moment-là que je suis « partie ailleurs ». Puisqu’il n’y avait aucun moyen d’échapper à cela, je ne lui ai laissé avoir qu’un corps, inerte, indifférent à ses assauts et je me suis réfugiée dans ma tête et j’ai voyagé mentalement. Je me souviens avoir survolé des champs. Je ne saurais pas dire combien de temps cela a duré.
Quand il en eut fini, il a roulé près de moi. Je suis restée sur le dos, à fixer le plafond. J’ai fini par siffler un « J’espère que ça valait le coup » très ironique. Je voulais qu’il comprenne qu’il avait été seul dans cet acte, que cela s’était fait sans moi, malgré moi, qu’il avait été le seul à y prendre du plaisir. Il a répondu « Bof… pas tellement… j’ai eu l’impression de faire l’amour à un bout de bois. » Je suis restée étonnamment très froide. Peut-être face à quelqu’un de moins froid, de moins manipulateur, j’aurais pu me laisser aller à plus d’émotions mais je ne voulais pas qu’il puisse penser une seconde qu’il avait gagné quelque chose. Effectivement, il n’avait eu qu’un bout de bois, qu’un corps désincarné, déserté. J’ai répondu « Ah non, je ne suis pas d’accord. Tu ne viens pas de faire l’amour à un bout de bois, tu viens de violer un bout de bois. » Il est tombé des nues. Il a contesté le terme. Je lui ai rappelé qu’un viol était un rapport sexuel sans consentement. Il a fini par admettre et s’excuser. A quoi bon ces excuses insincères ?
Je suis sortie du lit, suis allée me doucher. Je me souviens être restée longtemps, l’eau était brûlante et j’étais assise, les bras autour des genoux. Je ne savais pas quoi faire, comment réagir. Je crois que des émotions contradictoires se bousculaient en moi. J’oscillais entre m’effondrer et l’affronter. Je me souviens, je n’ai pas versé une larme. J’aurais voulu mais j’étais sèche, vide.
Quand je suis sortie de la salle de bains, il était encore là. Je crois que j’avais espéré qu’il serait parti entre temps. J’aurais préféré ne pas avoir à l’affronter à nouveau. Il s’excusait encore. Je lui ai demandé de partir. Il est parti.
J’ai tourné dans mon appartement. Je ne savais pas quoi faire, quoi ressentir. Alors je n’ai rien fait. J’ai juste continué à vivre. Mais j’ai mal vécu. Le plus difficile à accepter, je crois, c’est que je n’ai pas fait sortir de ma vie cet homme à coups de balai. A l’époque, j’étais effondrée après la mort de mon père, 5 ans après celle de ma mère, et je n’étais simplement pas assez solide pour tout affronter. Je n’étais déjà pas capable d’affronter seule la mort de mon père. Alors j’ai laissé cet homme bafouiller d’autres excuses, des promesses de « plus jamais » et de « je t’aime tant ». J’ai « laissé passer », en somme. Aujourd’hui encore, même si je comprends que j’ai fait, à l’époque, avec les moyens que j’avais alors que j’étais déjà fragilisée, je ne me le pardonne toujours pas.
Cet homme est donc resté dans ma vie, ou plutôt il a continué à me détruire, de plein d’autres façons différentes. Nous avons emménagé ensemble l’été suivant (comment me le pardonner…) et les années passées avec lui ont achevé de détruire l’estime que je pouvais avoir de moi. C’est un pervers narcissique, très intelligent, charmant, cultivé et manipulateur qui jouait sans cesse et pour les moindres petites choses du quotidien sur le sentiment de culpabilité. Il alternait magistralement bien les moments où il m’humiliait affreusement et les grandes déclarations d’amour. Les scènes étaient quotidiennes et très violentes verbalement et psychologiquement. Jamais il n’a levé la main sur moi, je pense que c’est uniquement parce que ça suppose plus de « courage » qu’il n’en a et parce qu’il savait que ça ne se serait produit qu’une seule fois et que j’aurais porté plainte immédiatement. Cette violence est allée crescendo.
A bout, j’ai voulu mourir, un jour. J’ai écrit une lettre à ma soeur et envoyé un SMS ambigu à cet homme qui a très bien compris entre les lignes et m’a répondu « Tu ne veux pas plutôt attendre demain ? Je crois qu’il y a un bon film qui passe ce soir. » Ou comment rappeler qu’on ne vous entend pas, qu’on choisit de ne pas vous entendre, que vous ne valez rien.
Ce SMS a provoqué un réflexe de survie : je ne voulais pas mourir, je voulais seulement vivre autrement. J’ai décidé de le quitter. Cela a pris des mois mais j’ai réussi et ce fût une renaissance. Il a fallu des années pour m’extirper de son emprise. Je ne suis pas complètement reconstruite encore bien que je l’aie quitté il y a 7 ans et demi. J’ai eu des amis depuis mais depuis que ce souvenir est remonté, je ne peux plus me projeter entre les bras d’un homme, je ne peux plus imaginer faire suffisamment confiance à un homme. Un jour sûrement, j’y travaille avec ma thérapeute.
Quand le souvenir est remonté, c’est comme si toutes les émotions que j’avais refusées de vivre 10 ans plus tôt et qui s’étaient figées prenaient vie maintenant. J’ai donc vécu les conséquences émotionnelles de ce viol avec un décalage de 10 ans. Il m’a été très difficile d’accepter la colère. C’est très déstabilisant, quand on est plutôt pacifique, de découvrir en soi, au plus profond de soi, toute cette colère animale. Il a été parfois difficile de la maîtriser. Aujourd’hui encore, je pense que je n’ai pas laissé toute cette colère sortir. Petit à petit…
Aujourd’hui, je n’ai pas honte de ce qui est arrivé. Je n’ai rien provoqué, c’est lui qui a choisi de ne pas tenir compte de mon refus clair. Je regrette vivement que le délai de prescription pour le viol soit de 10 ans. C’est déjà bien mais on sait que des personnes peuvent refouler ces souvenirs-là pendant des décennies. Je pense qu’il serait bon que la loi change pour donner aux victimes la possibilité d’être entendues et reconnues par la justice qui pourrait ainsi rappeler aux violeurs que, non, on ne dispose pas du corps d’une femme comme bon vous semble, en fonction de son seul désir, qu’un rapport sexuel, ça se partage. Je pense vraiment que si j’avais pu porter plainte, cela m’aurait beaucoup aidée.
J’ai écrit très longuement, vous voudrez bien m’en excuser. Ca n’a pas été facile mais ça m’a fait beaucoup de bien. Merci de rendre possible cet espace où l’on peut témoigner et merci aussi pour votre lutte à laquelle je me joins et que je propage autour de moi autant que possible.

Magalie

J’avais 7 ans, et mon cousin d’à peine 14 ans m’a attouché sexuellement pendant un an. Je ne comprenais rien de ce qui se passait, j’imaginais que c’était normal mais je n’étais pas rassurée. Et surtout, je culpabilisais parce qu’en touchant mes parties intimes, il provoquait une réaction corporelle normale; une sorte d’excitation mais non contrôlée et involontaire. Et j’ai longtemps culpabilisé jusqu’à ce que je vois un reportage de femmes violées qui avaient « ressenties du plaisir » mais parce que ce sont des zones érogènes, elles n’avaient osées rien dire à cause de cela et imaginaient que c’était leur faute, comme moi.
Pendant 3 ans, j’ai occulté ce fait de ma mémoire et il est ressurgi en cauchemars vers mes 10 ans. C’est là, que j’ai décidé d’en parler à ma mère mais elle n’a pas réagi, n’a rien dit « secret de famille ». J’étais seule, bien seule face à ça. Alors j’ai essayé de me reconstruire malgré tout, je me suis toujours battue pour m’en sortir. Mes relations sexuelles avec mon petit ami ont longtemps été un cauchemar pour moi; je culpabilisais du plaisir que je pouvais ressentir.
J’ai aussi de gros soucis familiaux et une rupture avec ma mère, je lui ai dis finalement pourquoi j’avais la haine contre elle … Et je crois aujourd’hui que mes parents s’en veulent, car ils n’ont pas su me protéger et m’écouter quand j’en avais besoin. Et le pire, c’est que ce gros porc continue à mener sa vie tranquillement et que sans aucune honte, il me critique dans la famille. Il est trop tard pour moi pour porter plainte .. Enfin je crois. Ca fait 11 ans maintenant, et aucune preuve .. Les attouchements sont  » des crimes invisibles  » mais qui ont les mêmes conséquences graves.

Anaïs

C’est très certainement hors contexte.
J’ai subi des attouchements lors d’un camp cet été. Pendant plusieurs jours. J’ai explosé après ces quelques jours subis et ai outé l’un des agresseurs devant une petite centaine de personnes. Je ne l’aurais pas fait si je n’ai pas des amies qui luttent contre les violences sexistes et qui pour une maleureusement trop grande partie d’entre elles puisent leur courage et leur engagement dans leur vécu. J’ai été obligé de m’excuser le lendemain devant tout le groupe avec lequel j’étais parti en camp.
Je me suis fait débarquer quelques jours plus tard après les agressions à quelques centaines de km de chez moi sans une grande partie de mes affaires, après les derniers transports en commun et derniers trains sous les quolibets et les diverses remarques insultantes d’une assemblée exclusivement masculine. Mes vêtements étaient boueux. J’ai fini dans un commissariat où j’ai juste demandé où dormir car mon père que j’avais fini par joindre d’une cabine, m’avait conseillé « de passer au dessus, [c’était] mieux pour le travail ». J’ai passé une nuit blanche remplie d’angoisse.
J’ai difficilement regagné la métropole où j’habite alors que je faisais des crises d’angoisse qui devenaient délirantes. J’ai été hospitalisé 2 fois en 1 mois (en psychatrie puis intoxication médicamenteuse volontaire). Je suis depuis vide, sans énergie, suicidaire, sans estime de moi et sans confiance en moi. Je lutte pour continuer mon boulot et garder un semblant de vie sociale (mais j’ai énormément de mal surtout avec certains amis avec lesquels je me sens pas toujours à l’aise)
Lire ces témoignages et rédiger le mien me fait pleurer et me tords l’estomac.
Je pense que les personnes attentives auront noté que je ne suis pas une femme.

Anonyme

A vous,
Vous qui n’avez pas compris
La différence entre non et oui.
Vous qui avez insisté
Vous qui avez usé de mots
Comme d’une lame de couteau.
Vous qui avez insisté
Vous qui n’avez aucune notion
De ce que signifie non.
Vous qui avez insisté
Vous qui n’avez aucun respect
De ce qu’est la féminité.
Vous qui avez insisté
Vous qui savez user de tours
Mais surement pas ce qu’est l’amour.
Vous qui avez insisté
Vous qui pensez qu’à vos envies
Sans même vous soucier d’autrui.
Vous qui avez insisté
Vous qui avez la bassesse
D’abuser de la faiblesse

Vous qui avez insisté
Pour faire de moi votre jouet

Vous qui avez insisté
Le temps d’une soirée, abusé

Vous qui avez insisté
Pour faire de moi votre poupée

J’aimerais rétablir la vérité,
Et, par le « vous », marquer le respect,
Et la distance à respecter,
Ce qui vous a cruellement manqué,
Le temps d’une certaine soirée…

M.

Ceci pour encourager les victimes de viol à aller porter plainte… J’ai eu de la chance. Il était tard, je rentrais chez moi, à pieds, comme je l’avais toujours fait. Il m’a suivie jusqu’en bas de mon immeuble, m’a passé un bras autour du cou en me demandant si je n’aimerais pas voir sa queue. Quand je l’ai repoussé, il s’est jeté sur moi, m’étranglant à moitié et m’a fait tombé dans la pente descendant au garage du bâtiment. Dans ma chute j’ai d’abord été projetée contre une rembarde d’escalier en fer plutôt solide. Combien de temps nous avons lutté ? Je n’en sais rien : je me souviens de son poids sur moi, de sa main passant entre mes cuisses, de ma difficulté à retrouver mon souffle, du choc, surtout, qui empêche tout cri. J’ai eu de la chance : tout cela n’est restée qu’une tentative de viol avec coups et blessure. J’ai eu de la chance parce que, le surlendemain, ma mère est venue pour m’accompagner au commissariat, après avoir passé une journée à ravaler ce qui m’était arrivé et à trembler quand quelqu’un marchait derrière moi. J’ai eu de la chance parce que les policiers qui m’ont accueillie et écoutée étaient respectueux, n’ont jamais questionné mon sérieux ni ne m’ont demandée ce que je pouvait bien faire seule dans la ville à 1h du matin. J’ai eu de la chance parce que le criminel a été arrêté, jugé et condamné. J’ai eu de la chance parce que l’expérience du procès a été libératrice : ce n’était plus seulement moi, c’était la société entière qui avait été offensée et agressée. Je n’étais plus seule.

Aude

Un été, j’avais 15 ans. Mon premier amour m’avait quittée, j’étais anéantie. Il a voulu me revoir, j’étais trop heureuse pour réaliser qu’il revenait vers moi pour « finir le travail », on fait l’amour pour la première fois. C’est le bonheur puis je réalise qu’il ne veut pas me revoir… J’ai des idées noires, je ne suis plus qu’une ombre, je me sens stupide, naïve (le pire est à venir), utilisée pour qu’il puisse dire à ses copains « je suis un homme ». Un ami essaie de me faire sortir, je vois de nouvelles têtes, mais ayant du mal à m’intégrer je m’ennuie. Pendant une soirée, on décide de rejoindre des amies à une soirée chez des jeunes plus âgés. Un gars connu pour avoir une mauvaise réputation me parle, fait attention à moi, je me sens à nouveau bien. Mon ami me dit de me méfier, mais je ne veux pas l’écouter. On décide de partir, le garçon de la soirée, trouve mon numéro par l’intermédiaire d’une copine, il m’appelle beaucoup sur le chemin du retour, mais étant en scooter je ne réponds pas, mon ami me conseille de ne pas le recontacter, mais je l’ignore, le nouveau garçon me disait exactement ce que j’avais besoin d’entendre. Je retourne à l’une de leurs soirées, on se rapproche pendant un film, puis me dit qu’il est fatigué et a besoin d’être au calme dans une des chambres, mais qu’il aimerait pouvoir me parler encore un peu. Naïvement je le suis à l’étage. Une fois dans la chambre, il n’a plus l’air fatigué du tout, je me souviens de son corps qui se colle au mien plaqué contre un meuble, de ses mains qui me touchent, de sa respiration rapide, il me pousse sur le lit avec un petit rire, j’ai encore en tête la sensation de son sexe dur qu’il appuie contre le mien, il essaie de m’embrasser et de me déshabiller, je m’entends encore lui dire inlassablement « Non, non, non… » alors qu’il frotte son uniforme de l’armée contre moi, je me sens impuissante et faible face à cet homme de 8 ans mon aîné. Ce soir-là il avait beaucoup bu, un facteur chance pour moi, j’ai réussi à m’en sortir pendant qu’il baissait son pantalon, je sors en vitesse de la chambre et me rhabille dans le couloir, je descends rapidement, attrape mon casque de scooter et veux partir sans dire au revoir à personne. Il me rattrape et s’excuse vite fait. Il recommence à me dire ces paroles qui me font plaisir. Sur le moment je pensais lui avoir pardonné, mais sur le chemin du retour une question résonne dans ma tête « Était-ce un viol ? Une tentative ? ». Je me sens nulle et retourne le voir. Je suis restée plusieurs mois avec cet homme. Je suis incapable de me souvenir du nombre de fois qu’il a abusé de moi lorsqu’il me poussait à boire ou fumer du shit. Dans un état second, j’étais incapable de dire « non », je me laissais faire comme une poupée. A cette période je ne considérais pas cela comme des viols. J’ai rencontré quelqu’un d’autre, ça m’a poussé à le quitter, j’ai mis des mois à m’en débarrasser, il me harcelait pour me revoir, m’a fait des menaces de mort car je l’aurais trompé (il le faisait en permanence). Quand je pensais m’en être débarrassée, je le recroisais dans la rue, puis il recommençait à me harceler. Mes amis savent que je suis sortie avec ce garçon mais ne savent rien des côtés sinistres de cette histoire. Mes parents n’ont jamais su que je voyais cet homme et je préfère encore qu’ils ne le sachent pas car j’ai honte, honte d’avoir été aussi naïve, honte de m’être laissée faire, honte d’avoir continué à le voir, j’ai même honte de n’avoir rien dit sur le moment, aujourd’hui j’estime qu’il est trop tard.

Ju

Ma famille n’est pas au courant de tout ce qui m’est arrivé, j’ai subi des attouchements par 3 personnes, la première c’était mon père, j’avais 5 ans, je me souviens qu’il se frottait nu derrière moi, cela ne me choquait pas beaucoup mais je me souviens que un jour je lui ai dit de ne pas le faire, mais mes souvenirs sont vagues, ma mère l’a su quand j’ai eue 14 ans après avoir subi d’autre attouchements, elle m’a dit que c’était dû a l’alcool car normal, il aurai jamais pu faire ça, pour le deuxième, j’avais 9 ans et ça s’est fini quand je suis venu vivre en France à mes 13 ans, c’était mon oncle par alliance, lui aussi a eu des excuses mais de la part de ma grand-mère qui a voulu protéger le mariage de sa fille (ma tante), ma grand-mère m’a dit, si c’était pas ma mère qui me montait contre eux et que aussi ça pouvait être la drogue ou l’alcool, pour le 3eme c’était mon beau-père (le père de mes 2 soeurs), j’avais 17 ans, je devenais une femme, mon corps changé, il chantait toujours cette chanson (je suis amoureux d’elle mais de sa mère aussi, que faire?) par contre devant ma mère il m’insultée et disait que j’étais pas très jolie, mais dès que ma mère partait, il venait se coller à moi et me disait que si il avait mon age, il m’aurait déjà dépucelée, un soir je dormais ma mère n’était pas à la maison, je me suis réveillée en sursaut car je sentais une main me caresser le sexe, en me retournant c’était lui, le lendemain j’ai fugué pendant 1 semaine, et en revenant il s’est excusé, je l’ai dit à ma mère, elle a eu du mal à me croire mais a pris la décision de se séparer de lui, mais un jour elle m’a renvoyé àla figure qu’elle trouvais bizarre que je subisse 3 attouchements par différentes personnes et si c’était moi sans me rendre compte j’allumais (elle l’a pas dit comme ça mais c’est comme ça je l’ai ressenti), tout ça pour vous dire que jusqu’à ce que j’ai un enfant mes rapport avec les hommes été très durs et j’avais aucune confiance. Et que si on s’approchait trop près de moi je réagissais agressivement, je ne supportais pas qu’on dépasse mon espace.
La seule personne qui sait toute mon histoire c’est mon conjoint et vous qui me lirez.
Faut se battre car toute mes copines ont subi au moins une fois des violences et j’ai aussi des hommes amis qui petits ont subi également des attouchements.

Anonyme

J’avais 16 ans, c’était donc il y a un an. Et c’était mon petit ami, depuis près d’un an. Il n’avait jamais été vraiment brutal, en apparence. Mon seul tort était de ne plus l’aimer et de vouloir le quitter. Il m’a proposé de partir en vacances avec lui, ce que j’ai accepté, pensant que c’était l’occasion de lui faire comprendre une bonne fois pour toute que je ne voulais plus le voir. Au cours de ce séjour, il a commencé à me frapper. Devant tout le monde et sans raison. Mais les autres semblaient trouver ça normal, car c’était moi la salope qui voulait le quitter. Et puis il a fait pire, ce pour quoi je témoigne. J’ai eu mal physiquement, mais à l’intérieur, c’était bien plus fort. Et encore aujourd’hui, je refuse d’en parler à ma mère. Elle se doute de quelque chose, mais chaque fois qu’elle tente de savoir, qu’elle aborde le sujet, je me mets à pleurer. Jamais je n’aurais le courage de mettre des mots sur ce qui s’est passé. Quand je n’y pense pas, ça va à peu près bien, mais dès que j’y repense, mon monde s’écroule parce que je reviens un an en arrière et que je retombe en plein cauchemar. Morale de l’histoire, l’irréparable n’est pas toujours commis par un inconnu dans une sombre ruelle. Et briser le silence semble souvent impossible. On a toujours l’illusion qu’on pourra vivre en oubliant.

S.

J’avais l’âge de 11-12 ans pour mon viol et c’était le petit ami de ma soeur, il a profité de ma faiblesse, de ma peur, avec des menaces. il a recommencé plusieurs fois avec des attouchements jusqu’à l’âge de 16 ans. Avec toute cette peur qui était en moi j’ai toujours gardé cela au fond de moi jusqu’au jour où il a recommencé sur ma petit soeur, c’est alors que cette peur s’est changé en rage de ne pas avoir agi avant, de pas avoir parlé, mais les menaces me hantaient, c’est vrai, quand on est jeune, la peur est plus forte que tout, elles m’ont enterrée vivante!!! Jusqu’au jour où j’ai appris qu’il avait posé ses griffes sur ma petite soeur, nous avons porté plainte, très longue procédure, de 2005 au 1er passage en 2010 devant un juge corrompu, il est RELAXE. Le substitut fait appel, dernier passage en cour d’appel en 2011, la relaxe une seconde fois avec témoins visuels à l’appui. Bref nous ne sommes pas reconnues victimes, on doit se reconstruire sans l’aide de personne et lui vit tranquillement et continue sa vie comme si rien ne s’était passé.

Petite puce

La vie est une tartine de merde et on en mange un bout tous les jours disait mamie, moi j’ai subi 3 viols différents et je me suis tue, morte de honte m’infligeant de la culpabilité et du dégout pour moi, un jour j’ai craqué et on m’a mise en psychiatrie !! on me déclara malade psychique, personne ne voulant s’attarder à écouter ce que j’avais à dire !!! puis être malade psychique devint une evidence, on m’avait fait un lavage de cerveau, pire j’obéissais en gommant ma vie au profit de la maladie psychique. Oui j’acceptais tous et pourtant ma souffrance et ma résignation me poussait à faire plusieurs TS….des TS qui voulait dire : » j’ai quelque chose à dire » malheureusement la réponse été de me gaver de médicaments !!! je voudrais tuer les hommes qui ont abusé de moi pourtant je ne m’en prend qu’à moi !!! je voudrais tuer ces hommes qui m’ont rendue frigide et qui ont bouleversé ma vie pour toujours !!! quand j’ai osé parler !!! tout est sorti dans n’importe quel ordre et les gens y compris le personnel soignant m’ont jugée !!! j’ai entendu des personnes me dire que c’était de ma faute car j’étais souriante et avenante !!! que j’étais aussi trop jolie et trop gentille, bref personne ne m’a vraiment crue !!!! et le sentiment de culpabilité m’a étreint plus fort encore !!!! des gens ont ri en m’écoutant persuadés de ma folie !!!! ils étaient où ces gens quand j’ai été violée ???? pour me juger de la sorte ???? qui m’a aidée ???? certes on me soigne mais pas pour les bonnes raisons, on me protége de moi, on ne veut surtout pas que je refasse une TS, mais on ne s’occupe pas de comprendre pourquoi !!!! alors j’ai envie de hurler ceci : » NON AU SILENCE  » après 3 viols et des coups à répétition, 3 viols et des mauvais traitements au point de vouloir se détruire, au point de n’avoir plus d’estime pour soi !!!!! JE VEUX QUE L’ON M’ENTENDE !!!! et je me battrai jusqu’au bout, parce que je sais que je ne suis pas la seule malheureusement !!!! et je pense que les garçons, oui, nos garçons devraient à l’école apprendre le respect des femmes avant la sexualité !!!! parce que être jolie et gentille n’est pas UN CRIME !!!!

G.